La Marche du Loup, Le Temps, Samedi culturel, 28 mai 2007


  SAMEDI CULTUREL
Le Temps I samedi culturel I Article

Les cinq romans suisses qu'il faut avoir lus dans sa vie

Isabelle Rüf
Samedi 28 avril 2007
Rubrique: Samedi culturel
«Quels sont les cinq romans suisses qu'il faut avoir lus dans sa vie?» Des origines à nos jours, toutes langues confondues. Que pouvait-on attendre d'une question aussi ouverte? D'abord de la réticence: personne ne lit par préférence nationale, et, il n'y a pas si longtemps, la littérature suisse souffrait de cette tendance à l'autodénigrement qui est une maladie très romande. Au contraire, de tous les horizons du monde culturel, les réponses sont venues, rapidement, avec plaisir. Parfois d'un jet, spontanément, ou avec un délai de réflexion mais toujours avec le souci de répondre au plus vrai.
Le premier constat qui s'impose est rassurant: si la suisse n'existe pas, sa littérature, elle, a une identité. Floue, difficile à cerner en quelques phrases mais bien ancrée: trois Romands et trois Alémaniques se partagent les premières places. Les plus fréquemment cités - Ramuz, Walser, Cendrars, Bouvier, Fritz Zorn et Dürrenmatt - ont tous une dimension internationale et pourtant, hormis peut-être pour Cendrars, leur «suissitude» est évidente. Elle sous-tend leur discours, elle a déterminé leurs vies, leurs prises de position, la singularité irréductible de leurs œuvres. Et le plus souvent nommé des auteurs vivants, Jacques Chessex, a atteint la notoriété, ici comme en France, avec des livres profondément enracinés dans un terreau suisse, entre catholicisme baroque et austérité protestante.
Ramuz vient en tête, cité 21 fois. On pouvait s'y attendre: émotions montagnardes, parfums d'enfance, revivifiés par les deux volumes de la Pléiade, l'an dernier. Une parution qui a fait ressortir la modernité d'une œuvre reléguée au grenier des souvenirs d'école. Puis Robert Walser, plus étonnant. L'œuvre de ce promeneur solitaire, longtemps oubliée, sort du petit cercle de ses amoureux jaloux, par la grâce, peut-être, de ses mystérieux microgrammes, des belles expositions et des éditions qui les ont révélés, grâce aux manifestations qui ont marqué le cinquantenaire de sa mort, en 2006.
Cendrars et Bouvier, c'est l'appel du large, l'envie de s'en aller, de bourlinguer, d'aplatir les Alpes pour que la suisse s'étende jusqu'aux confins de la Méditerranée, un nomadisme helvétique qui remonte à Ulrich Bräker et à Thomas Platter. Fritz Zorn et Dürrenmatt, étrangement ex aequo, ont tous deux mis la suisse en accusation. Zorn l'a rendue responsable des métastases qui ont fini par l'étouffer. Dürrenmatt l'a peinte comme une prison dont les citoyens seraient les geôliers. Deux métaphores qu'on pouvait croire fanées mais qui ont marqué durablement les esprits. Autre «salisseur de nid», autre «conscience» dont on pouvait penser la voix oubliée: Max Frisch est pourtant bien présent, un peu plus même que Rousseau.
Chacun de ces bouquets de cinq titres esquisse la petite biographie de ceux qui les ont élus. Il y a, sans doute, des réponses de convenance, destinées à donner une bonne image, savante ou originale. Les auteurs de bande dessinée ont choisi leurs pairs. Certains ont saisi l'occasion de saluer leurs amis, leurs proches. La demande offrait avant tout la possibilité de partager un enthousiasme. Et, en effet, les surprises abondent dans les pages qui suivent. La diversité des voix éparpillées est le charme principal d'une enquête qui n'a pas d'autre prétention que de dessiner un paysage littéraire, de donner envie d'en explorer les sentiers. Il y a beaucoup de découvertes et de redécouvertes dans cette accumulation de titres.
Gottfried Keller et Jeremias Gotthelf, qui aurait pensé qu'on les lisait encore? Leurs livres ont pourtant éveillé un écho durable, ils n'ont pas écrit pour rien des « romans de formation». La forte présence des auteurs alémaniques est d'ailleurs en soi un hommage aux traducteurs, artisans méconnus de la cohésion nationale! Et aux éditeurs courageux qui, depuis des décennies, offrent, dans la plus grande indifférence, des œuvres majeures venues des autres régions linguistiques. Presque personne ne les lit, mais elles sont là, elles existent assez fortement dans la mémoire de quelques lecteurs pour mériter d'être citées. Les récits proustiens de Gerhard Meier, les diaboliques machines verbales de Hermann Burger, les fables ironiques de Peter Bichsel, l'œuvre torturée de Walter Diggelmann, les digressions philosophiques de Ludwig Hohl, les romans policiers de Friedrich Glauser, les constructions ambitieuses d'Adolf Muschg, on les trouve, en français, dans toutes les bibliothèques où ces œuvres attendent patiemment leurs lecteurs. Aux côtés de livres que personne n'a cités ici mais qui ont dû laisser des traces dans bien des mémoires: ceux de Matthias Zschokke, d'Alberto Nessi, de Giovanni Orelli... (Les Tessinois sont d'ailleurs les grands oubliés de ce panorama). Au cours des dernières décennies, L'Age d'homme, L'Aire, Zoé, les Editons d'en bas ont fait, dans le domaine de la traduction, un travail remarquable. En dépit d'un système efficace de subventions, les lois du marché les ont découragés: on traduit de moins en moins à l'intérieur de la suisse, et c'est une perte grave.
Comment choisit-on ses lectures? Le plus souvent par l'heureux hasard du bouche-à-oreille: en dehors des «classiques» que tout le monde connaît (ou «devrait» connaître), ces quelque 250 conseils d'amis indiquent des chambres secrètes, des terres peu connues. Qui à leur tour ouvrent sur d'autres pistes. Le Salon du livre de Genève est aussi, pour les éditeurs romands, l'occasion de ressortir leur fonds: on y trouve des merveilles.

 


Le palmarès littéraire des Suisses
«Quels sont les cinq romans suisses qu'il faut avoir lus dans sa vie?»

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Le palmarès littéraire des Suisses

Auteurs

Tom Tirabosco, auteur de bande dessinée

          ● Jean-Jacques Rousseau, «Les Rêveries du promeneur solitaire», 1782

          ● Anne-Lise Grobéty, «Le Temps des mots à voix basse», 2001

          ● Martin Suter, «Small World», 1997

          ● Cosey, «A la recherche de Peter Pan», 2 vol, 1984-85

          ● Frederik Peeters, «Pilules bleues», 2001

 

Patrick Amstutz, écrivain

          ● Jean-Jacques Rousseau, «Julie ou la Nouvelle Héloïse», 1761

          ● Werner Renfer, «Hannebarde», 1973

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934

          ● Jacques Mercanton, «L'Eté des Sept-Dormants», 1974

          ● Nicolas Bouvier, «Le Poisson-Scorpion», 1981

Jean-Marc Lovay, écrivain

          ● Ulrich Bräker, «Le Pauvre Homme du Toggenburg», 1792

          ● Robert Walser, «Le Commis, 1908

          ● Ludwig Hohl, «Tous les hommes presque toujours s'imaginent», 1967

          ● Blaise Cendrars, «Bourlinguer», 1948

          ● Maurice Chappaz, «A rire et à mourir», 1983.

Dans ma jeunesse et plus tard entre les nuages de l'écriture, ces livres m'ont parlé, et je les lis encore. Et il y en a tant d'autres, dont les pages resurgissent, mouvantes et toujours lumineuses, au long de la vie.

 

Michel Contat, chercheur et écrivain

          ● Benjamin Constant, «Adolphe», 1816

          ● Gottfried Keller, «Henri le Vert», 1855

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Aimé Pache, peintre vaudois», 1911

          ● Friedrich Dürrenmatt , «La Panne», 1955

          ● Paul Nizon, «L'Année de l'amour», 1981

 

Exem, auteur de bande dessinée, affichiste

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Fête des vignerons», 1929

          ● Blaise Cendrars,: «Bourlinguer», 1948

          ● Frédéric Pajak,: «Le Chagrin d'amour», 2000

          ● Albert Cohen, «Belle du Seigneur», 1968

          ● Robert Walser, «Le Territoire du crayon» (Aus dem Belsistiftgebiet t. 1 à 6, 1985-2000)

Michel Layaz, écrivain

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Panne», 1958

          ● Robert Walser, «Les Enfants Tanner», 1907

          ● Blaise Cendrars, «Le Lotissement du ciel», 1949

          ● Nicolas Bouvier, «L'Usage du monde», 1963

          ● Jean-Jacques Rousseau, «Les Rêveries du promeneur solitaire», 1782

          ● Michel Thévoz, «Louis Soutter», 1990

 

Zep, auteur de bd

          ● Cosey, «Le Voyage en Italie», 1988

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Derib, «Chinook», premier épisode de «Buddy Longway», 1974

          ● Jacques Neirynck, «Le Manuscrit du Saint Sépulcre», 1994

          ● Maurice Chappaz, «Le Livre de C», 1986

Pascale Kramer, écrivain

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Mise en œuvre»,1981

          ● Noëlle Revaz, «Rapport aux bêtes», 2002

          ● Jacques Chessex, «Monsieur», 2001

          ● Jean-Louis Kuffer, «Carnets», 2000

          ● Philippe Rahmy, «Mouvement par la fin», 2005

 

Pascal Rebetez, auteur, éditeur

          ● Blaise Cendrars, «Moravagine», 1926

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Beauté sur la terre», 1927

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Visite de la Vieille Dame», 1956

          ● Nicolas Bouvier, «L'Usage du Monde» 1963

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

 

Cosey, auteur de bande dessinée

          ● Nicolas Bouvier, «L'Usage du monde», 1963

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934

          ● Derib, «Chinook», (premier épisode de Buddy Longway), 1974

          ● Daniel Ceppi, «Le Guêpier», 1977

          ● Frederik Peeters et Pierre Wazem, «Koma», dès 2003, quatre volumes, en cours,

 

Jacques Chessex, écrivain

          ● Blaise Cendrars, «Moravagine», 1926

          ● Charles Albert Cingria, «Enveloppes», 1946

          ● Jacques Mercanton, «Celui qui doit venir»,1956

          ● Gustave Roud, «Requiem», 1967

          ● Maurice Chappaz, «Office des morts», 1966

Et bien sûr l'œuvre de Ramuz, d'abord «Aline» et «La Beauté sur la terre». Et «La Promesse» de Friedrich Dürrenmatt.

 

Corinne Desarzens, écrivain

          ● Thomas Platter, «Ma Vie», 1572

          ● D'Ella Maillart, tous ses livres ou ou n'importe lequel.

          ● Jean-Jacques Langendorf, «La Nuit tombe, Dieu regarde», 2001

          ● Jacques Chessex, «L'Ogre», 1973

          ● Nicolas Bouvier, «L'Usage du monde», 1963

 

Christophe Gallaz, écrivain

          ● Gottfried Keller, «Martin Salander», 1886

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Si le Soleil ne revenait pas», 1937

          ● Max Frisch, «Montauk», 1975

          ● Friedrich Dürrenmatt, «Les Physiciens», 1962

          ● Nicolas Bouvier, «Le Dehors et le dedans», 1982

Artistes

Laurence Revey, chanteuse:

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Visite de la Vieille Dame», 1956

          ● Anne Cunéo, «Le Trajet d'une Rivière», 1993

          ● Eric Masserey, «Une si Belle Ignorance», 2002

          ● S.Corinna Bille, «Les Etangs de Brume» in «Le Salon ovale»1976.

          ● Mathieu Bertholet, «Rien qu'un acteur (suivi de) Farben», 2006

 

Gérald Poussin, artiste polyvalent

          ● Nicolas Bouvier: «L'Usage du monde», 1963

          ● Robert Walser, «Les Enfants Tanner», 1907

          ● Fernand Auberjonois, «Entre deux mondes, chroniques», 1910-1953

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Daniel Ceppi, «Pondicherry, filiation fatale», 1995

 

Pierre-Yves Borgeaud cinéaste

          ● Je me demande si j'ai lu assez de romans suisses pour avoir la prétention de donner une liste de ceux qu'il «faut avoir lus dans sa vie ». Reste que je peux citer cinq romans que j'ai aimés.

          ● Blaise Cendrars, «Moravagine», 1926

          ● Paul Nizon, «Chien, Confession à midi», 1998

          ● Gustave Roud, «Adieu / Requiem», 1967

          ● Anne-Lou Steininger, «La Maladie d'être mouche», 1996

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

 

Jean-François Amiguet, cinéaste

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Beauté sur la terre», 1927

          ● Jacques Chessex, «Monsieur», 2001

          ● Jean-Pierre Monnier, «L'Allègement», 1975

          ● S. Corinna Bille, «La Demoiselle sauvage», 1974

          ● Jacques Chessex, «Portrait des Vaudois», 1969

Emmanuelle Antille, artiste plasticienne

          ● Robert Walser, «La Promenade», 1917

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Visite de la vieille dame», 1956

 

Sarcloret, chanteur

          ● Il faut lire Charles Ferdinand Ramuz, «L'Histoire du soldat», 1917 et si possible l'apprendre par cœur pour la musique du verbe et parce que c'est l'occasion de saisir non le sens de la vie, mais qu'elle en a un, et «Derborence», 1934

          ● Il faut lire tout Nicolas Bouvier, ou en tout cas «L'Usage du monde», 1963, en buvant trois décis de Calamin

          ● Il faut lire Friedrich Dürrenmatt, - «La Visite de la vieille dame», 1956, pour se rassurer sur le fait qu'on peut être Suisse et avoir le sens du poison.

 

Stephan Eicher, chanteur

          ● Robert Walser (toute son œuvre. Il a un style nébuleux difficile à définir, une légèreté - captivante dans son écriture à la fois très classique et moderne qu'il n'a pas eue dans sa vie), ou «La Promenade», 1917

          ● Hermann Burger (un fumeur de cigare dont le hobby était la magie de poche), «Diabelli», 1979 (un recueil de trois récits qui semblent être de savoureuses mascarades mais constituent une intelligente réflexion sur l'art).

          ● Martin Suter (ces géniales chroniques parues dans la presse alémanique et réunies dans plusieurs livres), «Business Class», 2005

          ● Gottfried Keller. toute son œuvre (chez lui, je sens le romantisme allemand dans une passoire suisse, c'est-à-dire sans nationalisme. Il a une magnifique écriture humble et réfléchie).

          ● Blaise Cendrars (tous ses livres aussi. Parce qu'ils nous transportent, nous font retenir notre souffle)

Bizarrement, le roman ne m'a plus attiré passé 40 ans. Je me suis tourné vers des essais, des haïkus, des récits courts en général.

André Steiger, metteur en scène et acteur

          ● Max Frisch, «Stiller», 1954

          ● Michel Butor, «L'Emploi du temps», 1956

          ● Yves Laplace, «On», 1992

          ● Jean-Luc Benoziglio, «Tableau d'une ex», 1989

          ● Walter-Mathias Diggelman, «L'Interrogatoire de Harry Wind», 1962

 

Xavier Dayer, compositeur

          ● Robert Walser, «L'Institut Benjamenta», 1909

          ● Robert Walser, «Les Enfants Tanner», 1907

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Nicolas Bouvier,

«Le Poisson-Scorpion», 1981

          ● Charles-Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934

 

Robert Bouvier, acteur et metteur en scène, directeur du Théâtre du Passage, Neuchâtel

          ● Monique Saint-Hélier, «Le Cavalier de paille», 1936

          ● Beat Sterchi, «La Vache», 1983

          ● Charles Ferdinand Ramuz, - «Le Garçon savoyard», 1936

          ● Blaise Cendrars, «Emmène-moi au bout du monde», 1953

          ● Agota Kristof, «Le Grand Cahier», 1986

 

Anne Bisang, metteur en scène, directrice de la Comédie, Genève

          ● Guy de Pourtalès, «La Pêche miraculeuse», 1937

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Aline», 1905

          ● Raphaël Calmy, «Mille Garçons», 1996

          ● Annemarie Schwarzenbach, «Nouvelles lyriques», 1933

          ● Anne-Lou Steininger, «La Maladie d'être mouche», 1996

 

Michel Corboz, chef d'orchestre

          ● Charles-Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934

          ● Jacques Chessex, «La Confession du Pasteur Burg», 1967

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Visite de la vieille dame», 1956

          ● Alexandre Voisard, «L'Année des treize lunes», 1984

          ● Jacques Chardonne, «Claire», 1931

          ● Yvette Z'graggen, «L'Herbe d'Octobre», 1950

Médiateurs culturels, politiciens et scientifiques

Pascal Couchepin, conseiller fédéral, chef du Département de l'intérieur

          ● Blaise Cendrars, «L'Or», 1925

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Visite de la vieille dame», 1956

          ● Jeremias Gotthelf, «Ueli le valet de ferme», 1841

          ● Jean Jacques Rousseau, «Les Rêveries du promeneur solitaire», 1782.

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Si le soleil ne revenait pas», 1937

 

Pius Knüsel, directeur de Pro Helvetia

          ● Noëlle Revaz, «Rapport aux bêtes», 2002

          ● Charles Lewinsky, «Melnitz», 2006

          ● Gerhard Meier, «Borodino», 1982

          ● Adelheid Duvanel, «Anna und Ich», 1986

          ● Maurice Chappaz, «La Haute Route», 1974

Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l'Office fédéral de la culture

          ● Paul Nizon, «Stolz ou le cœur froid»,1976

          ● Friedrich Dürrenmatt, «Les Physiciens»,1962

          ● Max Frisch «Homo Faber: un rapport», 1957

          ● Jacques Chessex, «L'Ogre »,1973

          ● Blaise Cendrars, « L'Or: la merveilleuse histoire du Général

Johann August Suter », 1925

 

Pierre-Yves Lador, ancien directeur de la Bibliothèque municipale de Lausanne, écrivain

          ● Göri Klainguti, «Lum le détective». 1988

          ● Jean-François Sonnay, «Yvan, le bazooka, les dingues et moi», 2006

          ● Gaston Cherpillod, «Le Maître des roseaux»,1995

          ● Jeremias Gotthelf, «Anne-Bäbi Jowäger», 1843

          ● Tom Tirabosco et Pierre Wazem, «Week-end avec préméditation», 2000

 

Marie-Christine Doffey, directrice de la Bibliothèque nationale suisse.

          ● Nicolas Bouvier, « Le Poisson-Scorpion», 1981

          ● Agota Kristof, «Le Grand Cahier», 1986.

          ● Friedrich Glauser , «Le Thé de trois vieilles dames», 1929

          ● Plinio Martini, «Le Fond du sac», 1970

          ● Jean-Jacques Rousseau, «Emile, ou De l'éducation», 1762.

 

Laurent Keller, biologiste de l'évolution à l'Université de Lausanne

          ● Anne Cuneo, «Le Maître de Garamond», 2002.

          ● Jacques Chessex, «L'Ogre», 1973

          ● Anne-Lise Thurler, «La Fille au balcon», 2007

          ● Fritz Zorn, «Mars»,1977

          ● Robert Walser, «L'Institut Benjamenta», 1909

Charles Kleiber, Secrétaire d'Etat à la Science et à la Recherche

          ● Max Frisch «Homo Faber: un rapport», 1957

          ● Guy de Pourtalès, «La Pêche miraculeuse», 1943.

          ● Robert Walser, «Les Enfants Tanner», 1907

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934.

          ● Urs Widmer, «L'Homme que ma mère a aimé», 2000

Bertrand Kiefer, médecin, directeur de «La Revue Médicale Suisse»

          ● Nicolas Bouvier, «Le Poisson-Scorpion», 1981

          ● Albert Cohen, «Belle du Seigneur», 1968.

          ● Blaise Cendrars, «La Main coupée», 1946.

          ● Pascal Mercier, «Train de nuit pour Lisbonne», 2004.

          ● Jacques Chessex, «Jonas», 1987.

 

Raymond Vouillamoz, réalisateur

          ● S. Corinna Bille, «Theoda»,1978.

          ● Jacques Chessex, «Morgane Madrigal», 1990.

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «L'Amour du monde» ,1925.

          ● Grisélidis Réal, «Le noir est une couleur», 1974.

          ● Robert Walser, «L'Institut Benjamenta» , 1909

Michel Thévoz, historien d'art, ancien conservateur du Musée de l'art brut

          ● Benjamin Constant, «Adolphe», 1816

          ● Rodolphe Töpffer, «Réflexions et menus propos», 1848

          ● Max Frisch, «Je ne suis pas Stiller», 1954

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Jacques Chessex, «L'Economie du ciel», 2003

 

Michel Moret, éditeur

          ● Jean-Jacques Rousseau, «Confessions»,1782

          ● Benjamin Constant, «Adolphe»,1816

          ● Meinrad Inglin, «La Suisse dans un miroir», 1938

          ● Maurice Chappaz, «Le Garçon qui croyait au Paradis», 1989

          ● Fritz Zorn, «Mars» 1977

Marlyse Pietri, éditrice

          ● Alice Rivaz, «Jette ton pain», 1979

          ● Robert Walser, «Le Commis», 1908

          ● Gerhard Meier, «La Ballade de la neige», 1985

          ● Nicolas Bouvier, «Le Dehors et le Dedans», 1982

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Grande Peur dans la montagne», 1926

 

Edmond Charrière, conservateur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds

          ● Monique St-Hélier, «Bois mort», 1934

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934.

          ● Robert Walser, «Le Commis», 1908

          ● Blaise Cendrars, «Moravagine», 1926.

          ● Adolf Muschg, «Bayoun ou le voyage en Chine»,1980

Cäsar Menz, directeur des Musées d'art et d'histoire de Genève

          ● Blaise Cendrars, «Moravagine», 1926

          ● Jeremias Gotthelf, «Le Miroir des paysans», 1836

          ● Gottfried Keller, «Henri le Vert», 1854/55

          ● Robert Walser, «Le Commis», 1908

          ● Félix Vallotton, «La Vie meurtrière» 1930

Marie-Claude Jéquier, cheffe du service de la culture de la ville de Lausanne

          ● Benjamin Constant, «Adolphe», 1816

          ● Albert Cohen,

«Belle du Seigneur», 1968

          ● Jacques Chessex, «L'Ogre», 1973

          ● Etienne Barilier,

«Le Dixième Ciel», 1986

          ● Anne Cuneo, «Le Trajet d'une rivière», 2006

Bernhard Fibicher, directeur du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne

          ● Max Frisch, «Homo Faber», 1957

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Vie de Samuel Belet», 1944

          ● Jacques Chessex, «Le Vampire de Ropraz», 2007

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Martin Suter, «La Face cachée de la lune», 2001

 

Géraldine Savary, conseillère nationale socialiste

          ● S. Corinna Bille, «Cent petites histoires cruelles», 1973

          ● Pascale Kramer, «L' Adieu au Nord», 2005

          ● Anne Rivier, «Bleu de Perse», 2003

          ● Noëlle Revaz, «Rapport aux Bêtes», 2002

          ● Anne-Lise Thurler, «Aube noire sur la plaine des merles», 2003

«J'ai choisi cinq écrivaines. Corinna Bille parce qu'elle habita l'époque de mon adolescence par la luminosité cruelle de son écriture. La nouvelle génération d'écrivaines suisses que je cite porte, dans des langues très différentes, une part de cet héritage».

 

Yvette Jaggi, docteur ès sciences politiques de l'Université de Lausanne. Ancienne présidente de Pro Helvetia

          ● Jean-Jacques Rousseau, «Les Rêveries du promeneur solitaire». Innombrables éditions depuis 1789, dont ma préférée reste celle de La Guilde du Livre, Lausanne,1941. Neuf promenades, dont la cinquième sur l'Ile

Saint-Pierre, écrites dans la plus belle langue lyrique dont on puisse rêver.

          ● Max Frisch, «Homo Faber», 1957, entre conte philosophique et récit d'une vie paradoxale.

          ● Jürg Federspiel, «Museum des Hasses - Tage in Manhattan», 1969, beaucoup plus qu'un bloc-notes rempli dans la «Pomme» d' il y a quarante ans.

          ● Anne-Lise Grobéty, «Pour mourir en février», 1970. Un premier roman, celui d'une première vie et de ses émotions fortes.

          ● Michel Layaz, «Il est bon que personne ne nous voie», 2006. Le dernier lu - avec plaisir et avidité - des romans romands.

«J'ai réfléchi aux 5 titres suisses à citer, non à 5 romans. A ma connaissance, le Federspiel n'a pas été traduit. En revanche «Homo Faber» a paru chez Gallimard dès 1957 sauf erreur.»

 

Gianni Jetzer, directeur du Swiss Institute, New York

          ● Paul Nizon, «L'Année de l'amour», 1981

          ● Robert Walser, «Le Commis», 1908

          ● Hermann Burger, «La Mère artificielle», 1982

          ● Max Frisch, «Stiller», 1954

          ● Catalin Dorian Florescu, «Wunderzeit», 2001

 

Jean Richard, éditeur, Editions d'En bas

          ● Denis de Rougemont, «Penser avec les mains», 1936, lecture marquante de mes 15 ans

          ● Lorenzo Pestelli, «Le Long Eté », 1970-1971

          ● Francis Giauque, «Terre de dénuement», 1968

          ● Beat Sterchi, «La Vache», 1987

          ● Gilbert Rist, «Le Développement. Histoire d'une croyance occidentale», 1996

Florence Heiniger, journaliste, Télévision suisse romande

          ● Pascal Mercier, «Train de nuit pour Lisbonne», 2004

          ● Olivier Sillig, «La Marche du loup», 2004

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● S.Corinna Bille, «La Demoiselle sauvage», 1974

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Beauté sur la terre», 1927

Isabelle Binggeli, Directrice des programmes, Radio suisse romande

          ● Blaise Cendrars, «L' Homme foudroyé», 1945

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Grande Peur dans la montagne», 1926

          ● Nicolas Bouvier, «L'Usage du monde», 1963

          ● Martin Suter, «La Face cachée de la lune», 2001

          ● Miruna Coca-Cozma, «Ma Gare à moi», 2004

 

Valentin Reymond, directeur artistique des Jardins Musicaux de Cernier

          ● Ulrich Bräker, «Le Pauvre Homme du Toggenburg», 1788

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Si le soleil ne revenait pas», 1937

          ● Gilbert Pingeon, «Le Peintre B», 2006

          ● Robert Walser, «Le Commis», 1908

          ● Henri-Frédéric Amiel, «Journal», 1884

Philippe Macasdar, directeur du Théâtre Saint-Gervais, Genève.

          ● Ulrich Bräker, «Le Pauvre -

          ● Homme du Toggenburg», 1788

          ● Guy de Pourtalès, «La Pêche miraculeuse», 1937

          ● Annemarie Schwarzenbach, «La Vallée heureuse», 1935

          ● Peter Bichsel, «La Suisse du Suisse», 1969

          ● Jeremias Gotthelf, «Le Miroir des paysans», 1894

René Zahnd, directeur-adjoint du Théâtre de Vidy, auteur de théâtre

          ● Blaise Cendrars, «Moravagine», 1926

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Panne», 1956

          ● Jacques Mercanton, «L'Eté des sept-dormants», 1974

          ● Gerhard Meier, «Baur et Binschedler», 1979

          ● Nicolas Bouvier, «L'Usage du monde», 1963

Jacques Hainard, directeur du Musée d'ethnographie de Genève

          ● Friedrich Dürrenmatt, «La Panne», 1955

          ● Max Frisch, «Je ne suis pas Stiller», 1954

          ● Fritz Zorn, «Mars», 1977

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «Derborence», 1934

          ● Robert Walser, «Le Commis», 1908

 

Jean Paul Barbier-Mueller, collectionneur

          ● Benjamin Constant, «Adolphe», 1816

          ● Jeremias Gotthelf, «Ueli le valet de ferme», 1841

          ● Charles Ferdinand Ramuz, «La Vie de Samuel Belet», 1913

          ● Nicolas Bouvier, «Le Poisson-Scorpion», 1981

          ● Agota Kristof, «Le Grand Cahier», 1986

 

Patrick Ferla, journaliste Radio suisse romande

          ● Max Frisch, «Homo Faber», 1957

          ● Jacques Chessex, «L'Ogre», 1973

          ● Catherine Lovey, «L'Homme interdit», 2005

          ● Frédéric Pajak, «Mélancolie», 2004

          ● Bernard Comment, «Florence, retours», 1994



Olivier Sillig / info@oliviersillig.ch / (21) 320 33 22



 
 
V:05.06.07