V: 08.07.2005

LE PASSE-MURAILLE - No 63 JANVIER 2005 - MAIN-COURANTE



Bref roman incisif d’Olivier Sillig, situé autour de l’an mille en Germanie, à l’écriture hachée, aux phrases brèves souvent sans verbe. La Marche du loup, l’aventure de Wolfgang, un enfant rouge, muet, qui comprend les loups, devient chef d’une bande 4e brigands.
Les stéréotypes d’un roman populaire, mais pris à rebrousse-poil jumeau, inceste, hermaphrodite, fille aux mains palmées, viols, pendaisons avec mandragore et pendu décroché, bossu, cruauté, sacrifices, substitutions. Jeu d’écriture puisque l’histoire est écrite avec du sang sur les murs d’un couvent par le héros qui avant de savoir écrire accomplit un étrange rituel d’écriture-tricot, les mailles de sang étant les mots de l’illettré muet.
Une espèce de faux picaresque car sans discours, sans morale (presque), sans dérision, minimaliste, et qui va, par le jeu de destinées mimées, accoucher d’un enfant de Wolfgang qui se veut pacifique, mais ce sera une autre histoire.
Si on veut jouer aux rapprochements, on pensera au Pierre Pelot préhistorique. Œuvre étrange, digne de Bjzeurd, le premier roman de l’auteur et qui va plus loin dans l’exploration du romanesque. (PYL)