Vers les autres textes >>>

Olivier Sillig 

Ta robe isabelle

La Jam était en cours. Cordes, brame de saxophone et bruit métallique,
Tout un balai d’aiguilles saccadées rayant une surface vinylique.
Decrescendo, des escaliers je vous voyais au bar
Au coude à coude avec des clients béats, jobards.
Autour d’une blonde et sa fumée bleue, bougeaient
Abricotines et charnues, vos lèvres rouges, et,
Trop loin pour vous entendre, bavarde, vos mots
Arrivaient effacés et muets à mes oreilles d’homo.
Lecture labiale troublée, quand la musique éclate,
Par les oranges naissantes dans votre robe écarlate.
Mais surtout, en amandes, en demi-lunes noires
Ce sont, Madame, vos yeux qui peuplaient mon histoire.
Farouche, je reprenais, une à une, à rebours, les marches d’un vieux standard.
Et dehors, vous attendais, heureux que vous ne vinssiez pas, froussard
Traqué dans l’air glacial, trop humide et polaire
Par l’hallali mourant d’un vieil air populaire
Où les basses étouffaient un dernier souffle gouailleur,
Repris par des jazzmen ivres et leur whisky d’ailleurs.


                               ***

vers les autres textes >>>


©Olivier Sillig, textes et images, tous droits de reproduction réservés.


Courriel de l'auteur: info@oliviersillig.ch
Lien avec la H-page de l'auteur: http://www.oliviersillig.ch

slamé par 512 le 22.02.09 à Neuchâtel              
V:.25.02.15 (22.02.209 - d'après "Jam décembre" 11.01.04)