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Olivier Sillig

La Peste au Bois

Dans une allée du Bois de Boulogne,
Que, de ses bêtes de nuit gigognes,
Le soleil d’un matin de mars
D’un coup de balai débarrasse,
Une petite haquenée* juvénile
Assez gracieuse, un peu camuse,
Caracole, joue et s’amuse.
La monte une belle amazone
Qui de ses éperons la tisonne.
La cavalière est fraîche et la pouliche heureuse,
L’allée est fleurie, les abeilles butineuses.
Certes, elle est belle la balade
Mais tous les arbres sont malades.
On les coupera. Leurs bois feront
Les meilleures pipes des environs.

***

* haquenée [h aspiré] n. f. définition du Petit Robert:
• 1360; moy. angl. haquenei, de Hackney, n. d'un village dont les chevaux étaient renommés
Vx Cheval ou jument de taille moyenne, d'allure douce, allant ordinairement l'amble, que montaient les dames.
HOM. Acné.

Ce que dit Camus dans la Peste:
«Ne regardez pas, dit Grand. C'est ma première phrase. Elle me donne du mal, beaucoup de mal.» [...] La voix de Grand s'éleva sourdement: «Par une belle matinée du mois de mai, une élégante amazone parcourait, sur une superbe jument alezane, les allées fleuries du Bois-de-Boulogne.»
Albert Camus, Théâtre, Récits, Nouvelles, édition Gallimard, La Pléïade, 1962, pp 1304.

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slamé par CinqCentDouze le 7.12.2011            
V: ß 24.03.04 (15.03.04)