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LE TEMPS, Nicolas Dufour, 17 février 2001
Olivier
Sillig
Bzjeurd
Gallimard,
coll. Folio SF, 194p.
Coups de
cœur
Pourquoi
diable un nom aussi imprononçable? Bzjeurd, donc, rentre au pays, dévasté par
la guerre. Ce héros des «limbes», où la frontière de la terre n'est jamais
stable, devient un chevalier du deuil. Il s'enrôle dans une mine exploitée par
des travailleurs à la vie figée et atteint par ce biais Kazerm,
la forteresse militaire. Ayant gravi la hiérarchie jusqu'à pouvoir participer à
une expédition qui doit dévaster encore un village, il met en œuvre son plan de
vengeance. Il s'agit là d'une réédition, mais remarquable pour trois raisons au
moins: d'abord, elle figure parmi les premiers titres de la nouvelle collection
de science-fiction de Gallimard, en Folio, appelée à prendre le relais de la
regrettée Présence du futur. Ensuite, elle émane d'un créateur lausannois
polyvalent et soutenu par les Editions de l'Atalante, le meilleur découvreur de
talents du moment dans le domaine de l'imaginaire. Enfin, et surtout, parce que
même les lecteurs les plus récalcitrants aux atmosphères de fantasy
se laisseront envoûter par cette remarquable écriture, tout à la fois précise
et éthérée, mise au service d'un univers dont l'auteur trace avec talent les
lignes de fuites.
LE TEMPS, Nicolas
Dufour, 17 février 2001